Quelles sont les grandes étapes dans la mise en œuvre du programme ? L. R._ L’accompagnement se fait tout au long de l’année. Il est à la fois commercial et agronomique. Les formations peuvent prendre des formes très différentes : visite d’essais des couverts, séance plénière pour présenter notre outil de traçabilité, formation collective purement agronomique sur le bilan humique, les différentes matières organiques etc. L’intérêt de ces formations collectives, très appréciées par les agriculteurs, c’est de leur amener matière à réflexion. Ensuite, nous revenons les voir individuellement au printemps d’après pour élaborer avec eux un plan d’action personnalisé dans le but de progresser sur les quatre indicateurs du cadre agronomique. Avec un objectif prioritaire : trouver les bons leviers agronomiques, économiques et climato- pertinents pour chaque exploitation, sachant que les pratiques sont aussi très différentes, d’un territoire à l’autre. Et ensuite, nous les accompagnons dans la mise en œuvre. Quelles actions concrètes sont mises en place pour accompagner les agriculteurs ? L. R._ Nous avons la chance d’avoir l’appui de tout le service agronomique de VIVESCIA. Nos experts agronomes sont tous formés TRANSITIONS et ils nous accompagnent au quotidien pour répondre à toutes nos questions. Nous avons également mis en place des rallyes des sols : des rencontres entre agriculteurs et agronomes pour échanger sur leurs problématiques. L’idée, c’est de monter en compétence collectivement avec les agriculteurs. Pour les promotions qui ont démarré en septembre 2023, nous avons imaginé des conférences thématiques en collaboration avec des experts extérieurs, comme celles sur les sols avec Celesta Lab ou encore les Journées biodiversité avec l’écologue Johanna Villenave-Chasset. Quels sont les difficultés et les freins les plus fréquents dans la mise en œuvre de ces plans d’action ? L. R._ La dimension économique en premier lieu, que ce soit dans l’investissement en matériel ou dans l’achat d’intrants. Car on privilégie les leviers qui ont le plus d’impact sur les émissions de GES3. Or, choisir l’engrais solide, qui nécessite d’investir dans un matériel spécifique d’épandage, voire demain l’ammonitrate décarboné à la place des solutions azotées, a de fait un coût plus élevé. Ensuite, les aléas climatiques peuvent également entraver les pratiques et les résultats escomptés. Nous devons également nous adapter à la spécificité des terroirs, qui parfois nous empêchent de revoir l’assolement ; il faut prendre en compte l’historique et l’équilibre économique de l’exploitation. Les transitions s’envisagent nécessairement sur plusieurs années. 3 QUESTIONS À Lucas Rouvroy est technico-commercial chez VIVESCIA. Il accompagne tout au long de l’année 17 agriculteurs engagés dans le programme TRANSITIONS. Il nous explique son rôle dans la mise en œuvre du programme. Ce qui est intéressant, c’est l’échange. TRANSITIONS apporte un cadre scientifique mais il y a aussi les échanges techniques entre nous, et la mutualisation des deux est très importante pour pouvoir concrétiser dans les fermes et éviter au maximum les loupés. » Martin Gosset Agriculteur-coopérateur VIVESCIA dans l’Aisne, Promo A 3. Gaz à effet de serre. 7
Tout commence ensemble - TRANSITIONS 2024-2025 Page 8 Page 10